Interview ANDRH Rhône-Ain

Interview : ANDRH Rhône-Ain

Le groupe ANDRH Rhône-Ain est l’un des plus importants en France. Composé de multiples sous-groupes de travail – évolution du travail et RH 2.0, Santé Sécurité Qualité de vie au travail, droit du travail, PME, diversité – il est très actif et propose de nombreux événements. Son état d’esprit mêle convivialité, collaboration et partage. Le groupe a développé de nombreux partenariats avec des institutionnels et des acteurs économiques locaux. Interview de la double présidence du groupe réalisée par Patrick Ducher, journaliste d’entreprise.

1. Votre association est active depuis de nombreuses années. Pouvez-vous la présenter en quelques mots ?

Anthony : L’ANDRH a été fondée en 1947 et compte plus de 5000 membres. Elle est composée de professionnels de la fonction RH et englobe tous les collaborateurs ayant une responsabilité dans le métier. Ses groupes locaux disposent d’une forte autonomie d’organisation et d’action. La représentation rhônalpine (1) existe depuis plus de 35 ans et a dépassé les 400 membres, fruit d’un travail de fond mené par Patricia Traversaz. Cette dernière a présidé le groupe pendant de nombreuses années et a développé énormément d’activités (clubs, groupes de travail, conférences, codéveloppement etc.). Depuis 2020, la présidence est bicéphale et paritaire. Son action principale consiste à animer le réseau d’adhérents et un bureau riche d’une quinzaine de personnes, toutes bénévoles. Le groupe propose un large éventail d’activités pour satisfaire la communauté la plus large possible car les adhérents viennent de tous types de structures publiques ou privées et exercent des fonctions diversifiées, du/de la chargé(e) de ressources humaines au VP d’entreprise.

2. Quelles sont les valeurs et missions de l’ANDRH Rhône-Ain ?

Fabienne : L’association soutient les professionnels de la fonction RH dans leurs activités et missions en leur proposant du développement de compétences, de la formation ou du développement professionnel via la mise en réseau. D’autre part, elle porte la voix du métier sur des thématiques sociétales et développe des opinions sur l’entreprise en général auprès des ministères et des acteurs influents. Nous nous exprimons en toute indépendance au niveau local, sans être accolés à des partenaires ou des organisations spécifiques afin d’opérer en toute légitimité. La fonction RH est très exposée par rapport à d’autres fonctions de l’entreprise. Proche des dirigeants, elle est cependant souvent isolée. Cela fait donc du bien de partager cette charge émotionnelle entre pairs dans un cadre solidaire et convivial.

3. Comment est constitué le bureau ?

Fabienne : Le processus de nominations et de candidatures est ouvert et démocratique. Chacun peut apporter de nouvelles idées sous la forme de projets et de programmes, sachant que la démarche est entièrement bénévole. Anthony et moi-même avons choisi des personnes présentes depuis un certain temps et accueilli de nouvelles têtes porteuses d’énergie. Nous visons une parité hommes-femmes – même si nous comptons actuellement plus de femmes au bureau – et une pluralité de secteurs, de tailles d’entreprises et de profils. Le tissu économique très dense de la région offre un vivier important de DRH. La dynamique des animations initiales perdure à travers une offre très importante en comparaison d’autres départements. Néanmoins, susciter l’engagement demande beaucoup d’investissement.
Chaque membre est responsable d’un projet en autonomie et en ligne avec la feuille de route fixée en début d’année. Citons Irène Gazel (prix du projet ANDRH), Justine Poussard (pilotage des groupes de travail), Camille Reveyron (événements conviviaux), Marie-Claire Guichard-Valentini (projet « Vis mon job »), Karen Plouhinec et Alice Bricourt (jeunes adhérents), Stéphane Decout et Fanny Querville (relations avec les écoles). Maria da Cruz est notre trésorière et Patricia Traversaz organise nos diners prestige (2). Le but est que chacun prenne du plaisir à animer un projet, dont un suivi est assuré tous les deux mois. Nous nous focalisons sur des sujets de fond (3) pour transmettre une matière intéressante aux acteurs influents de la région. Récemment, j’ai participé à un podcast sur le «positionnement du manager en période d’incertitude ».

4. Quels formats d’événements sont proposés ?

Anthony : L’année 2020-2021 est un peu particulière. Nos événements présentiels (groupes de travail, ateliers, diners, réunion du bureau…) se déroulaient généralement dans des lieux différents, souvent l’entreprise d’un DRH participant à la réunion. La pandémie nous a permis de nous réinventer en prenant le virage du distanciel pour animer notre communauté. Nous pressentions que les RH auraient besoin d’échanger, de partager de la connaissance, de bénéficier d’une écoute. Nous conserverons ce mode de fonctionnement hydride car il assure un bon taux de présence.

5. Quelle stratégie de communication avez-vous adoptée ?

Fabienne : Nous avons deux canaux principaux de communication : nous faisons passer toutes les informations du groupe et du national via un emailing à tous nos adhérents. Nous doublons cela, pour la partie groupe local, d’une communication – principalement sous Linkedin – pour mettre en valeur nos activités et dynamiser la notoriété de l’association. Nous convions des acteurs régionaux et nationaux influents à venir s’exprimer sur des sujets d’actualité. Ces personnalités apprécient l’opportunité de nouer des contacts différents de ceux rencontrés habituellement dans la capitale. Nous avions ainsi reçu Carole Couvert, présidente confédérale de la CFE-CGC, par l’intermédiaire de Jean-Paul Charlez, ancien président de l’ANDRH national. Le principe du diner-prestige n’est malheureusement pas déclinable en distanciel. Le lieu est prestigieux, l’événement reste exceptionnel, deux fois par an, avec une participation restreinte à une quarantaine de personnes pour favoriser les interactions, en toute confidentialité et sans formalisme.

6. Pourquoi avoir externalisé la rédaction des synthèses du bureau ?

Anthony : Pour être le plus libre possible dans notre parole, nous avons ressenti le besoin de faire appel à une présence externe pour synthétiser les débats de notre bureau. Son contenu est important car, outre les adhérents, elle doit être diffusable par les membres du bureau à leurs propres réseaux professionnels ainsi qu’aux acteurs pertinents des thématiques sur lesquelles nous nous positionnés (Medef, TPME, chefs d’entreprises, élus…). Nous avons fait appel à vous car nous avions besoin de quelqu’un qui comprenne nos problématiques et fasse ressortir l’essence des débats de manière synthétique. Le but : que le discours soit intelligible par un public large, sans simplification des propos. Ce document est essentiel pour rendre nos activités visibles auprès des adhérents. Je me suis ainsi beaucoup servi des synthèses de bureau, notamment quand je suis interrogé dans les médias sur des thématiques RH d’actualité. Elles m’ont servi de support pour des interviews avec la presse car elles m’ont donné des éléments de langage. Les membres du bureau disposent du même matériau, ce qui permet de porter des messages cohérents. Cela nous aide beaucoup pour construire notre discours. Un support synthétique et bien rédigé nous permet très facilement une diffusion à plus de 400 personnes.

7. Quelle est l’utilité de ce support et sa diffusion ?

Fabienne : Au-delà des médias, ce document nous permet d’engager un dialogue auprès de l’ANDRH national. Faire entendre une voix locale sur des thématiques de fond via une synthèse d’opinions est difficile car elle ne doit pas être perçue comme un effet de communication, mais vraiment agir comme porte-parole d’une communauté et d’une fonction. Ce n’est pas évident de faire ressortir tout cela, de sortir de son entreprise pour porter une voix vers un plus large auditoire. Pour nos diners-prestige, nous avions aussi besoin d’une plume ayant cette capacité à rédiger sans que nous ayons à retravailler le contenu. Patricia avait fait appel à vous et j’ai trouvé ces reportages très bien faits, même si la diffusion est plus restreinte pour des raisons de confidentialité..

(1) L’Ain a été intégré depuis 2020.

(2) Jean-François Bénévise (directeur régional Auvergne-Rhône-Alpes) et Marc-Henri Lazar (dir. régional adjoint) en 2018 ; Antoine Foucher, dir. de cabinet de Muriel Pénicaud ministre du travail (2017–2020) en 2019 ou encore Myriam El Komri, ministre du travail (2015–2017) en 2020.

(3) « Comment les DRH peuvent préparer la reprise ? », « Déconfinement : comment aller vers une reprise sereine ? » ; « Seniors : d’abord un état d’esprit ? » ; « Comment accompagner le télétravail ? » ; « Réforme des IRP : opportunité ou frein au dialogue social ? » ; « Le leadership féminin ».

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